Les berthalais
Le nom ancien des Berthalais – in Bartalario dans les textes du XI° siècle – en montre son origine latine. Y avait-il un village gallo-romain au carrefour des deux rivières, Gervanne et Romane, qui serait remonté plus au nord pour éviter les crues ? Certains affirment que des vestiges le prouveraient.
Un canal d'amenée d'eau de 2500 mètres est construit en amont des Berthalais pour les papeteries début du XIX° siècle, sur la rive gauche de la Gervanne, qui fonctionne encore aujourd'hui pour la production d'électricité par une turbine située dans un ancien bâtiment des papeteries.
C'est vers 1860 que les moulinages Rey se développent aux Berthalais en même temps que l'usine du Dérot (commune de Monclar) et celle de Romezon.
Le hameau est traversé par un chemin partant de Mirabel qui franchit la Gervanne grâce à une passerelle régulièrement emportée par le flot de la rivière : c'est en 1895, grâce à un prêt de la Caisse des Dépôts, que le pont actuel est construit.
Une école mixte, en 1876, est organisée dans les locaux de l'usine Rey où loge également l'institutrice. En 1907 la mise sur pied d'un programme de construction scolaire est votée par le Conseil Municipal :
- suppression de l'école mixte de Mirabel et son transfert à Blacons,
- création d'une école mixte aux Berthalais et d'un logement,
- construction à Blacons d'une Maison d'Ecole, d'un logement pour deux instituteurs et d'un local pour les réunions du Conseil Municipal sur un terrain cédé par MM. Latune. A cause de la guerre les travaux commencés en 1914 ne sont achevés qu'en 1920.
Depuis 1852, la départementale D 70 traverse le hameau reliant Blacons à Beaufort-sur-Gervanne et au Parc du Vercors.
LA CHAPELLE DE SERRE MEAN ( Les Berthalais )
Serre Méan, le Serre du milieu, une colline allongée nord-sud domine les Berthalais, la vallée de la Gervanne et la vallée de la Romane. Prieuré déjà existant en 1095, que la bulle du pape Urbain II confirme comme possession du monastère Saint Martial de Limoges. Le hameau des Berthalais dépendait du prieuré de Notre Dame de Serre Méan. Quand les chanoines de Saint Ruf en Avignon fuient cette ville à cause des troubles, ils s'établissent dans l'île de l'Epervière que l'évêque de Valence leur avait vendu. A cette époque sans doute le prieuré passe sous la dépendance des chanoines de Saint Ruf. Cela dura semble-t-il jusqu'au milieu du XVII° siècle, époque où le prieuré est en ruine. En 1664, l'évêque de Valence constate que le prieuré est rasé et qu'il n'y a pas de trace d'église. Mirabel comptait 40 catholiques et Serre Méan un peu moins. La chapelle fut reconstruite entre cette époque et 1767, puisque le dernier évêque de Die en a fait l'inventaire précis à ce moment-là.
A la Révolution ont disparu les chanoines de Saint Ruf et leurs biens sont vendus comme biens nationaux. Un bourgeois de Crest, Jean-Antoine de Gailhard achète la chapelle ainsi que celle de Saint Pancrace de Suze. Celle de Serre Méan devient alors le caveau de la famille Gailhard. Traditionnellement, la paroisse catholique de Blacons y célébrait une messe le dimanche proche du 8 septembre, fête de la Nativité de la Vierge, pour perpétrer le souvenir de Notre Dame de Serre Méan.